La vierge de Liesse


Une libération miraculeuse

Trois frères, natifs du diocèse de Laon, et membres de l'ordre hospitalier partent pour accueillir et soigner les pèlerins de Terre Sainte en 1110. Ils sont pris en embuscade à Ascalon vers 1134, faits prisonniers et emmenés au Caire. Le sultan d'Egypte demande aux 3 prisonniers de renier leur foi chrétienne mais ils refusent.

Il leur envoie sa fille, la princesse Ismérie, pour les convertir et leur laisser la vie si elle y parvient. Celle-ci, curieuse, les interroge sur leur foi et leur demande s'ils ont une image de la vierge Marie dont ils disent que "la vue de sa belle figure donne au cœur une si grande liesse qu'il est impossible de le dire". L'aîné lui promet d'en sculpter une image. 

Le soir venu, ils prient avec une grande ferveur et demandent l'aide du Seigneur et de sa mère. A leur réveil, ils découvrent une statue. Ils décident de l'appeler Notre Dame de Liesse "car elle donne et donnera toujours liesse et joie au cœur".

Ismérie est bouleversée à sa vue. La nuit, la Vierge lui dit en songe qu'elle libérera les prisonniers et deviendra chrétienne. Ismérie libère alors les prisonniers et s'enfuit avec eux, chargée de la statue. Après une longue marche, fatigués, ils s'endorment près du Nil. Ils se réveillent alors miraculeusement au bord d'une fontaine, en leur seigneurie, près du bourg de Lience, devenu aujourd'hui Liesse.

 

La statue fait de nombreux miracles. Une chapelle est édifiée à l'endroit où elle était devenue très pesante (certainement l'emplacement de la basilique). Ismérie reçoit le baptême des mains de l'évêque de Laon et prend le nom de Marie.

 

La renommée de la Vierge liessoise grandit par ses miracles. Notre-Dame de Lience deviendra bien vite Notre Dame de Liesse. Les pèlerins viennent la vénérer comme celle qui est "cause de notre joie".      


Réflexions autour du récit

L'histoire s'appuie sur des fondements historiques. Les trois frères furent bien des chevaliers hospitaliers et emprisonnés. L'aîné s'appelait Jehan, Seigneur d'Eppes, les deux autres Hector, Seigneur de Marchais, et Henri. En 1134, Ismérie était la fille du sultan Al Hazan.

Le récit rapporte deux événements miraculeux : la statue apportée par des anges et le voyage des prisonniers et d'Ismérie du Caire à Liesse. Croire en un miracle est une affaire de foi, non de logique. Nicolas Villette, prêtre et trésorier de Liesse, donne en 1708 son opinion sur le sujet : "Il y aurait une sorte de singularité (...) à refuser une croyance humaine à une ancienne tradition, toute populaire qu'elle est, lors qu'elle ne rapporte que des faits qui, tout merveilleux qu'ils paraissent, ne sont pas impossibles à Dieu, dont on sait que la puissance est infinie".

 

Cette page a été rédigée avec l'aide du livre de Bruno Maës Notre-Dame de Liesse, Un vierge noire en Picardie, Bruno MAËS, 2009.

En savoir plus...

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous procurer les livres sur l'histoire de Notre-Dame de Liesse en vente au magasin de la basilique

  • La Belle Histoire de Notre-Dame de Liesse, Marie ANDRE, Les origines et l'histoire du pèlerinage, 35 p.
  • Notre-Dame de Liesse, Un vierge noire en Picardie, Bruno MAËS, Édition Dominique Guéniot, 2009, 207 p. 
  • Notre-Dame de Liesse, Huit siècles de libération et de joie, Bruno MAËS, Édition de l'O.E.I.L, 248 p. 
  • Le roi, la Vierge et la Nation. Pèlerinages et identité nationale entre guerre de Cent Ans et Révolution, Bruno MAËS, Éditions Publisud, 640 p.

Dans la chapelle Saint-Louis de la basilique de Liesse, un diorama retrace l'histoire du miracle fondateur.


Statue de Notre-Dame de Liesse

Crédit photo @morio60 - Galerie sur flickr